Le 1er septembre, le gouvernement danois a soumis au Parlement un projet de loi qui « criminaliserait le traitement inapproprié d’objets ayant une signification religieuse significative pour une communauté religieuse ».
Si cette proposition entre en vigueur, le délit de blasphème, aboli en 2017, serait réintroduit.
Les autorités danoises espèrent apaiser la colère suscitée par les incendies publics de Coran à Copenhague et à Stockholm ces dernières semaines.
La nouvelle législation devrait être incluse dans le chapitre 12 du Code pénal danois, qui traite de la sécurité du royaume.
Ouvre la porte à la censure
Cette décision aura de graves conséquences car elle légitime la notion de blasphème et ouvre la porte à toutes les formes de censure. Cela contredit la lutte menée depuis 200 ans par des intellectuels, des artistes et des dirigeants politiques européens pour séparer la vie publique des religions et de leurs enseignements, dans le but de libérer la liberté individuelle de pensée et d’expression.
En adoptant cette loi, le gouvernement danois devient à la fois un allié et un serviteur des régimes iranien et taliban.
Le ministre danois de la Justice, Peter Hummelgaard, a qualifié l’incendie du Coran de « fondamentalement méprisable et antipathique ». Cette vision, fondée sur des perceptions subjectives (méprisantes et antipathiques), ouvre la voie à tout le spectre de la censure.
Quelle loi les autorités danoises adopteront-elles ensuite lorsque d’autres groupes de personnes exigeront l’interdiction d’opinions qu’ils considèrent comme « méprisables et antipathiques » ?
Les incendies du Coran peuvent être une protestation
En réalité, cette loi vise à éluder la question fondamentale derrière les autodafés de livres : pourquoi les gens ressentent-ils le besoin de brûler publiquement des textes religieux comme le Coran ? Le gouvernement danois fait preuve d’une grande lâcheté en feignant de ne pas comprendre l’importance de ces mesures.
Quand les gens brûlent le Coran, cela peut être pour de mauvaises raisons, mais aussi pour de bonnes raisons : pour protester contre les régimes totalitaires dans des pays comme l’Iran et l’Afghanistan, où ce livre religieux est utilisé pour terroriser des populations entières et écraser toute opposition. Les Iraniennes qui refusent de porter le voile sont coupables de blasphème. Les femmes afghanes sont persécutées par les talibans simplement parce qu’elles veulent aller à l’école.
Le gouvernement danois devient complice
En adoptant cette loi, le gouvernement danois devient complice de ces régimes tyranniques et meurtriers, dont le pouvoir repose uniquement sur une soumission totale au Coran.
En adoptant cette loi, le gouvernement danois devient à la fois un allié et un serviteur des régimes iranien et taliban.
Dans une démocratie, le seul pouvoir légitime est celui du peuple.
Dans une démocratie, toutes les formes de pouvoir peuvent être contestées, moquées et ridiculisées dans le cadre d’un débat public.
Avec cette loi, le gouvernement danois s’engage à partager sa légitimité avec Dieu et ses représentants autoproclamés.
Cette loi remet en cause la pierre angulaire de nos démocraties modernes.
L’article est simultanément traduit et publié, notamment dans Altinget en Norvège, au Danemark et en Suède.
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