Lors d’une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a suggéré qu’Alexei Navalny pourrait s’être empoisonné. C’est ce qui ressort des informations du quotidien Le Monde.
Des sources anonymes de la présidence française ont divulgué certaines informations issues de la conversation téléphonique entre le président Emmanuel Macron et son collègue Vladimir Poutine le 14 septembre.
Selon le quotidien Le Monde, Macron s’est dit préoccupé par « l’acte criminel » dont a été victime Alexeï Navalny lors de son empoisonnement le 20 août en Sibérie.
En réponse, Poutine a tenu des propos à la fois méprisants et désobligeants à l’égard du chef de l’opposition russe.
Selon les données, Poutine a nié toutes les allégations de crime.
Au lieu de cela, il a parlé de Navalny comme de « un simple voyou sur Internet qui a également simulé diverses maladies auparavant ». Selon le journal, Poutine n’a pas exclu la possibilité que Navalny ait lui-même pris le poison.
Poutine a également déclaré que le travail anti-corruption mené par le fonds Navalny au cours de la dernière décennie n’était en réalité qu’un moyen de faire chanter les politiciens et les responsables russes.
Réponse ironique de Navalny
La réaction de Navalny aux allégations de Poutine ne s’est pas fait attendre. La réponse a été un texte ironique qu’il a publié sur les réseaux sociaux.
Selon Navalny, Poutine a réussi à concocter une « version brillante » qui mérite la plus grande attention possible.
– J’ai préparé l’agent neurotoxique dans ma cuisine, écrit Navalny. J’ai secrètement tout bu dans la bouteille d’eau dans l’avion et je suis tombé dans le coma. Mon plan astucieux était de mourir à l’hôpital d’Omsk, puis d’être emmené à la morgue de la ville, où l’on déterminerait que j’étais mort « parce qu’il avait vécu assez longtemps ».
– Mais Poutine était plus intelligent que moi, poursuit-il. Au lieu de cela, je me suis retrouvé bêtement dans le coma pendant 18 jours sans atteindre mes objectifs. La provocation a échoué !
Après 32 jours passés dans un hôpital berlinois, Navalny est sorti aujourd’hui.
Macron refuse d’abandonner l’affaire
Le président français Emmanuel Macron continue de faire pression sur la Russie sur le cas Navalny. S’exprimant hier devant l’Assemblée générale des Nations Unies, il a exigé des réponses « rapides et claires » de la part de Moscou.
– Nous ne pouvons pas tolérer l’utilisation d’armes chimiques, a-t-il déclaré. Ni en Europe, ni en Syrie, ni en Russie.
Des laboratoires allemands, français et suédois ont déterminé que Navalny avait été empoisonné avec un agent neurotoxique militaire.
Moscou a jusqu’à présent refusé d’ouvrir une enquête pénale sur cette affaire, estimant qu’aucun crime n’a été commis. Tout à fait conforme aux convictions du président Poutine.
Au plus tard aujourd’hui, l’ambassadeur de Russie en Allemagne a confirmé qu’il fallait d’abord avoir accès aux résultats des laboratoires européens.
« Notre législation ne nous permet pas d’ouvrir une enquête pénale sans preuves », a affirmé l’ambassadeur dans une interview au Deutsche Berliner Zeitung.
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