Les touristes qui ont visité la province de Québec savent oublier tous les discours sur le Canada en tant que pays bilingue. Une nouvelle loi vient d’être adoptée qui resserre davantage les exigences pour parler français au Québec. Texte : Janne Sundling
L’hôtel à Québec était pré-réservé et je l’ai expliqué en anglais à la réceptionniste. Elle nous a regardés avec méfiance et nous a expliqué que nous parlions français ici. Bien sûr en français. Anglais? Non, merci!
Les adultes se souviennent peut-être du scandale du président français Charles de Gaulle à Montréal en 1967. Lors d’une visite officielle au Canada, il s’est tenu sur le balcon de l’hôtel et a prononcé un discours impromptu :
« Vive Montréal ! Vive le Québec ! et plus loin: « Vive le Québec libre ! »
Le public a applaudi, mais le gouvernement canadien a tremblé. Et les séparatistes du Québec ont eu de l’air frais sous leur aile.
La Constitution canadienne de 1867 lui donne déjà le droit d’utiliser les deux langues, par exemple au Parlement et devant les tribunaux. Mais petit à petit le bilinguisme s’est renforcé et tous les documents officiels sont disponibles en anglais et en français.
Mais lorsque le législateur québécois a récemment adopté la loi 96 sur les langues, ce fut comme un écho de de Gaulle. Même si les conséquences sont décrites un peu différemment.
Mais cela devrait signifier, par exemple, que même dans l’intimité de son propre cabinet, un médecin n’est pas autorisé à parler à son patient en anglais – ou dans une langue autre que le français – même si c’est la langue préférée des deux parties.
Mais le premier ministre du Québec, François Legault, qui représente la coalition séparatiste Avenir Québec (et a d’ailleurs une formation de fondateur de la compagnie aérienne Air Transat), a déclaré qu’il s’agissait de pures exagérations :
– Je sais qu’il y en a qui rajoutent de l’huile sur le feu en prétendant que la loi 96 empêchera les Québécois anglophones de recevoir des soins de santé en anglais. Nous nous engageons à protéger votre accès aux soins de santé en anglais. C’est une promesse historique que nous tiendrons, a déclaré Legault.
Cependant, la loi oblige les organismes gouvernementaux, y compris le secteur de la santé publique, à communiquer avec le public en français sauf « lorsque la santé, la sécurité publique ou les principes de justice naturelle l’exigent ».
La loi stipule également que les autorités peuvent utiliser une langue autre que le français pour les immigrants arrivant au Québec, mais seulement pendant les six premiers mois après leur arrivée.
La loi étend le libellé de la loi aux petites entreprises de 25 salariés ou plus, alors que le seuil précédent était de 50 salariés. Office québécois de la langue française doit également avoir le pouvoir de « perquisitionner » et de saisir des documents sans avoir besoin d’un mandat de perquisition pour inspecter les entreprises et s’assurer qu’elles respectent la Loi sur les langues.
Les francophones du Canada représentent le quart de la population. En Ontario, la plus grande province, 82 % parlent anglais, tandis qu’au Québec, la deuxième plus grande province, 82 % parlent français.
Même le fait qu’Ottawa soit devenue la capitale du pays est associé au bonheur des Québécois et des Ontariens, car elle se trouve à la frontière entre les deux provinces.
En 1995, un référendum a eu lieu au Québec, au cours duquel la population a voté de justesse contre la sécession du Canada. Mais en 2006, le Québec a en fait obtenu le statut de nation, bien qu’il fasse toujours partie de la fédération canadienne.
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