Vendredi 9 décembre, la police belge a effectué 16 raids coordonnés à Bruxelles. Cinq personnes ont été interpellées, des ordinateurs, des téléphones portables et 600 000 euros en espèces ont été confisqués. Les personnes arrêtées sont soupçonnées d’avoir reçu des fonds ou des cadeaux de ce que la police belge décrit uniquement comme « un État du Golfe » afin d’influencer le Parlement européen à prendre des décisions en faveur de l’État du Golfe en question. Il sera bientôt confirmé que l’État du Golfe en question est le Qatar.
Outre le dirigeant syndical mondial Luca Visentini, les personnes arrêtées comprenaient également l’ancien parlementaire européen social-démocrate Pier Antonio Panzeri, qui dirige désormais la célèbre organisation de défense des droits humains Fight Impunity. Un assistant parlementaire qui est en partie conseiller sur les questions du Moyen-Orient et en partie affilié à Fight Impunity est également arrêté. Niccolò Figà-Talamanca, qui dirige l’organisation à but non lucratif No Peace Without Justice, qui milite pour les questions de démocratie au Moyen-Orient, a également été arrêté. L’organisation a la même adresse que Fight Impunity.
Plus tard, Eva Kaili, l’une des vice-présidentes du Parlement européen, et son père ont également été arrêtés. Kaili est le partenaire de l’assistant parlementaire précédemment arrêté. Elle a maintenant été expulsée de son parti grec, le Pasok, et suspendue par le groupe socialiste S&D au Parlement.
Un dénominateur commun à toutes les personnes arrêtées est les liens avec Fight Impunity, qui dispose d’un vaste réseau politique dans l’UE. L’ancienne eurodéputée libérale Cecilia Wikstrom était membre bénévole du conseil d’administration de Fight Impunity jusqu’à vendredi dernier, mais a démissionné lorsqu’elle a appris les raids.
Le dimanche 11 décembre, deux des personnes arrêtées, dont Luca Visentini, ont été libérées.
En date du jeudi 15 décembre, trois personnes, dont Kaili, restent en garde à vue tandis qu’une a été relâchée menottée, rapporte TT.
Le scandale est devenu connu sous le nom de Qatargate. Il a secoué l’establishment de l’UE et suscité des appels à une action plus dure contre le Royaume du Qatar.
De son côté, le Qatar a catégoriquement démenti toute implication.
Sources : Politico Europe, Ansa, Euronews
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