Des centaines de milliers de Français protestent contre les taxes élevées sur l’essence dans le cadre d’un soulèvement de plus en plus dirigé contre la politique néolibérale de Macron qui ne profite qu’à l’élite riche.
Après que près de 300 000 Français soient descendus dans la rue – ou plutôt dans la rue – il y a moins de deux semaines, les manifestations du week-end dernier ont été un peu moins nombreuses. On estime que plus de 100 000 personnes ont participé aux manifestations dans toute la France. Les manifestations sont généralement décrites comme pacifiques, mais des violences ont éclaté à Paris lorsque la police anti-émeute a tenté d’empêcher les manifestants d’atteindre les bâtiments du Parlement.
Les « gilets jaunes » ont mis en place des barrages routiers depuis deux semaines, provoquant parfois la colère des autres conducteurs, et jusqu’à présent, deux personnes sont mortes dans des accidents de voiture liés aux barrages. Le nom « gilets jaunes » vient des gilets de haute visibilité que portent les manifestants et que, selon la loi française, tous les conducteurs doivent avoir dans leur voiture.
De nombreux participants viennent de zones rurales ou de petites villes situées en dehors des grandes villes et dépendent de leur voiture pour se rendre au travail. Mais les appels à l’abolition de la taxe sur l’essence sont devenus une rébellion contre la hausse du coût de la vie en général et des appels à la démission de Macron.
Le prix de l’essence en France a augmenté de 16 pour cent en un an seulement. Le gouvernement Macron a déjà décidé d’augmenter la taxe sur l’essence l’année dernière et une autre augmentation est prévue pour l’année prochaine, le tout déguisé en « mesure environnementale ». Les manifestants estiment qu’il s’agit ici de faire supporter encore plus de coûts aux travailleurs ordinaires tandis que le gouvernement réduit les impôts des plus riches.
Le mouvement de protestation a commencé un appel sur les réseaux sociaux et n’était pas associé à un mouvement politique spécifique. Lorsque le journal britannique The Guardian a interviewé un certain nombre de manifestants lors des manifestations de samedi dernier, il s’agissait d’électeurs blancs, d’électeurs par correspondance, d’électeurs moyens, d’anciens électeurs de Macron et d’électeurs de Le Pen.
– Nous sommes juste des gens normaux qui en ont assez. J’ai voté pour Macron l’année dernière, mais je me sens trahi et en colère. J’ai eu tort. « Macron est notre Louis XVI et nous savons tous ce qui lui est arrivé », a déclaré l’enseignante Marie Lemoine au Guardian, faisant référence à la guillotination du dernier roi de France.
Cela a été signalé lundi Les médias français ont rapporté que huit porte-parole des « gilets jaunes » précédemment organisés spontanément avaient été nommés lors d’une vidéoconférence. Ils sont composés des deux initiateurs, d’un propriétaire de petite entreprise et d’un chauffeur. Parmi les autres, trois sont des entrepreneurs, deux sont des ouvriers et un est un fonctionnaire.
Les sondages d’opinion montrent qu’entre 70 et 80 pour cent des Français soutiennent le mouvement de contestation. Les manifestations incluent à la fois des tendances populistes de droite et des tendances plus clairement opposées à la politique de droite de Macron, qui frappe le plus durement les travailleurs. Certains manifestants ont également souligné les liens avec la déréglementation du secteur ferroviaire, l’assouplissement des protections de l’emploi et les mesures d’austérité que Macron voudrait mettre en œuvre en prenant l’exemple de la Scandinavie et, notamment, de la Suède.
L’organisation d’extrême droite Rassemblement national (anciennement Front National) de Marine Le Pen a exprimé son soutien aux manifestations. Des informations font également état de l’implication de hooligans d’extrême droite et d’attaques racistes individuelles lors des manifestations.
Le président de celui-ci Le syndicat CGT, orienté vers la lutte des classes, dont la section ferroviaire mène depuis le printemps dernier une série de grèves contre les privatisations ferroviaires, a exprimé son soutien aux revendications des manifestants et a ouvert une journée de protestation commune le 1er décembre pour des salaires plus élevés et des conditions équitables. les impôts. Dans le même temps, la CGT appelle les manifestants « à ne pas se laisser tromper par ceux qui propagent des idées racistes et homophobes ».
Le Parti communiste français, PCF, Au début, il était prudent à l’égard des manifestations, mais après le congrès du parti récemment conclu, le nouveau chef du parti Fabien Roussel a exprimé son soutien aux « gilets jaunes », tout comme le chef du parti populiste de gauche La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Sur l’île française de la Réunion Dans l’océan Indien, le mouvement de contestation s’est transformé en une véritable rébellion. Des centaines de manifestants ont été arrêtés et au moins 30 policiers ont été blessés lors de manifestations contre la vie chère. Les autorités ont qualifié les violentes émeutes de « guérilla urbaine » et le gouvernement a ordonné à l’armée de descendre dans les rues pour lutter contre le « vandalisme ».
La pauvreté est plus répandue dans les colonies françaises, officiellement « territoires français d’outre-mer », qu’en France métropolitaine. À la Réunion, on estime que 40 pour cent de la population vit dans la pauvreté.
Jusqu’à présent, c’est ce que le gouvernement Macron a fait a constitué une barrière contre toutes les vagues de protestation contre la politique libérale de droite. De nouveaux sondages montrent que le soutien au président est désormais tombé à un niveau record de 26 pour cent. Des temps plus difficiles s’annoncent pour Macron, surtout si les différents mouvements de contestation parviennent à s’unir.
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