La vie était une aventure

Marie n’aime pas le quotidien ordinaire et n’accepte jamais de travail permanent, mais vit comme elle peut de sa renommée.

Lors de ses longues balades à vélo, elle s’arrêtait dans les meilleurs restaurants et attendait que le propriétaire la repère. Elle s’attendait alors à être assise à la meilleure table et à manger gratuitement.

En retour, elle signait des autographes et divertissait les invités avec ses histoires. Elle manquait rarement une occasion de se promouvoir et faisait des présentations dans plus de 3 000 conférences à travers le monde.

« Personne d’autre n’a fait ce que j’ai fait », disait souvent Marie, et en 1922 elle allait jusqu’à défier le reste du monde.

Si quelqu’un pouvait compléter sa liste de réalisations, elle le récompenserait avec 10 000 $. Elle n’avait pas d’argent, mais elle était convaincue que personne ne pourrait la battre. Et elle avait raison : personne n’a relevé le défi.

Les projecteurs se sont éteints

Quand Marie avait 83 ans, elle a été complimentée par un journaliste qui lui a dit qu’elle avait l’air jeune. Elle a répondu en se tenant sur une jambe, en gardant son corps horizontal et en tenant une bouteille en équilibre sur sa tête. Puis elle a compté jusqu’à 20.

« Essayez vous-même et voyez à quel point c’est facile », a-t-elle déclaré au journaliste stupéfait.

À 86 ans, Marie réalise sa dernière grande balade à vélo. En janvier, elle a parcouru 45 km à vélo entre Nancy et Paris. Avec 14 kilos sur le dos. Une partie de ce poids était peut-être due aux nombreuses lettres de félicitations des rois et des premiers ministres, dont elle préférait ne pas se séparer mais qu’elle était heureuse d’afficher.

La mort de Marie Marvingt contraste fortement avec sa vie. Elle n’est jamais devenue riche et s’est endormie dans une maison de retraite en 1963, à l’âge de 88 ans. À l’époque, elle était pauvre et oubliée de la plupart des gens.