OTAN L’expérience internationale montre que c’est une erreur stratégique de faire de la politique de sécurité une question d’opinion au lieu d’une analyse de la sécurité, écrit Hedi Bel Habib.
L’opinion publique en faveur de l’adhésion à l’OTAN a changé Finlande ces dernières semaines, comme en Suède. Dans cette optique, les modérés et le Parti de la coalition finlandaise ont mis en place un groupe de travail suédo-finlandais sur l’OTAN pour coordonner les travaux autour de l’OTAN et veiller à ce que la Finlande et la Suède demandent leur adhésion en même temps.
Les modérés veulent aussi faire de la question de l’OTAN un enjeu de campagne pour les élections d’automne. En cas de victoire électorale, l’ambition est de faire passer l’adhésion à l’OTAN même si les sociaux-démocrates s’en tiennent à leur non. Les sociaux-démocrates ne devraient pas avoir le droit de veto sur la question de l’OTAN, déclare le patron de M Ulf Kristersson.
Cependant, l’expérience internationale montre que c’est une erreur stratégique de faire de la politique de sécurité une question d’opinion publique plutôt qu’une question d’analyse de la sécurité. En France, la tendance de l’opinion a été à l’opposé de la Suède et les forces populistes ont exploité la question de l’Otan à l’élection présidentielle, et dans le cas des Français, au premier tour de l’élection présidentielle, plus de la moitié des l’électorat a voté pour les candidats qui ont voté Interroger la place de la France dans l’OTAN.
comprendre Centre de recherche Pew et l’Institut d’opinion VousGov montre que le soutien à l’OTAN dans l’opinion publique française est passé de 71 % en 2009 à 54 % en 2017, pour atterrir à 47 % en mars 2022 au milieu de la guerre en Ukraine. Le cas de la France montre qu’une politique de sécurité basée sur l’opinion publique peut être exploitée par des forces populistes. Le soutien à l’OTAN s’accroît en Suède et en Finlande. En France, en revanche, plus de 50 % des électeurs sont désormais disposés à voter pour des candidats présidentiels qui souhaitent retirer le pays de l’OTAN ou restreindre la coopération avec l’alliance de défense.
Vous ne devenez pas membre de l’OTAN comme vous rejoignez une organisation récréative. La perspective de sécurité de M est négligente et irresponsable.
Les nationalistes de droite font partie des candidats anti-OTAN Marine LePen qui a exploité la question de l’OTAN et attiré de nombreux électeurs avec la promesse que la France quitterait l’OTAN si elle était élue présidente. Le Pen défiera désormais Macron au second tour et promet que la France quittera l’OTAN dès 2022 si elle devient présidente.
Les modérés le chef du parti Ulf Kristerson dit que s’il est autorisé à former un gouvernement après les élections d’automne, il présentera une candidature à l’OTAN. La dirigeante modérée et Marine Le Pen parlent le même langage populiste mais avec des messages opposés : elle veut partir et il veut rejoindre.
L’emplacement dans France montre ce qui peut arriver en termes de politique de sécurité lorsqu’une question si centrale pour la sécurité future du pays, qui nécessite une analyse et une réflexion approfondies, devient une question populiste afin de gagner les élections.
Le zèle des modérés sur la question de l’OTAN a contraint le gouvernement à procéder à une analyse rapide de la politique de sécurité, qui doit être achevée d’ici le 31 mai. C’est trop court pour traiter d’une question aussi centrale et cruciale pour l’avenir du pays.
Vous ne devenez pas membre de l’OTAN comme vous rejoignez une organisation récréative. La perspective sécuritaire des modérés est frivole et irresponsable. Par conséquent, l’analyse de la sécurité à long terme devrait avoir la priorité sur la chasse aux votes à court terme pour tromper le pouvoir gouvernemental.
Hédi Bel Habib est philosophe et chercheur. Débatteur indépendant avec une vaste expérience dans le travail d’analyse dans l’administration de l’État, dont 15 ans au sein du gouvernement.
« Praticien dévoué de la culture pop. Créateur indépendant. Pionnier professionnel des médias sociaux. »