Le président Emmanuel Macron n’est certainement pas populaire dans tous les camps en France. Mais lorsque son homologue turc Recep Tayyip Erdogan s’interroge sur la santé mentale de Macron, les Français se mobilisent derrière leur président.
Le journal de droite Le Figaro appelle à des rassemblements contre les manifestations et les boycotts.
« Le drapeau bleu-blanc-rouge brûlé n’appartient pas à la France – mais à la liberté », écrit l’éditorialiste Philippe Gélie.
L’économie française est également à la traîne du leadership politique du pays, même si ses produits risquent d’être boycottés dans le monde musulman en raison de la position dure de Macron à l’égard de l’islamisme.
– Il s’agit de défendre les valeurs de la République (française). Parfois, les principes doivent primer sur le profit, explique Geoffroy Roux de Bézieux, du Medef, à la radio RMC.
Des lois en cours
Comme le reste de la France, le président Macron a vivement réagi au meurtre brutal de l’enseignant Samuel Paty, égorgé le 16 octobre par un jeune islamiste extrémiste pour avoir montré des caricatures satiriques du prophète Mahomet.
– Il a été tué parce que les islamistes veulent nous voler notre avenir, a déclaré Macron lors d’un service commémoratif télévisé la semaine dernière.
Quelques semaines plus tôt, il avait mis en garde contre le « séparatisme islamiste » dans un discours d’une ligne dans lequel il promettait des mesures plus dures contre l’extrémisme mais laissait également espérer un « islam éclairé » en France.
Début décembre, des propositions législatives pointues seront présentées, entre autres, sur les symboles religieux et le soutien public aux organisations.
Question électorale 2022 ?
La lutte contre l’islamisme pourrait bien devenir un enjeu électoral important lorsque Macron tentera d’être réélu président dans un peu plus d’un an et demi.
En promettant une position plus dure, Macron peut espérer attirer des voix de droite pour éviter que les électeurs de ce côté ne fassent défection vers Marine Le Pen et l’Assemblée nationale ultra-nationaliste.
Dans le même temps, la gauche française est accusée d’être trop sensible à l’extrémisme.
– La gauche islamiste dévaste les universités, a affirmé jeudi le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer dans une interview à la radio.
Mais la gauche est en colère. Le Parti communiste PCF réagit vivement après que quelqu’un ait griffonné « Associé » au siège de son parti à Paris – un mot particulièrement sensible puisque le même mot était souvent utilisé pour désigner ceux qui ont collaboré avec l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
– Cela porte la marque de l’extrême droite. Ce que nous disons est clair et sans équivoque : nous devons lutter de tout notre cœur contre l’islamisme, qui est une forme de fascisme, a déclaré le porte-parole du PCF Ian Brossat au journal Libération.
Wiktor Nummelin/TT
Faits : Le meurtre de Samuel Paty
Le 16 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire et de géographie, a été percuté à quelques centaines de mètres de son lieu de travail à Conflans-Sainte-Honorine, en banlieue parisienne, et sa tête a ensuite été sectionnée.
L’auteur présumé, Abdullakh Anzoroven, un Russe de 18 ans d’origine tchétchène, est abattu par la police.
Quelques jours avant le meurtre, Paty avait montré des caricatures de Mahomet du magazine satirique Charlie Hebdo lors d’un cours sur la liberté d’expression, après avoir d’abord dit aux étudiants musulmans de fermer les yeux ou de quitter la classe s’ils ne voulaient pas regarder.
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