Critique : « Redcar les adorables étoiles » de Christine and the Queens

« Une douleur de peau de femme morte m’a obligé à le faire et qui me rendait à peine capable de respirer. C’est ainsi que Christine and the Queens, devenue Redcar, décrit la première chanson de l’album « Ma bien aimée bye bye ».

La chanson est un chant funky et un adieu au moi féminin de Redcar, une lamentation pour utiliser le jargon de l’opéra.

L’album est exactement un opéra. Un opéra pop queer aux ambitions grandioses à jouer dans les salles de Londres et de Paris.

Les paroles sont dramatiques et pleines de chevaliers, d’épées, d’oiseaux blancs, de héros, d’anges et de références bibliques. Mais le fil conducteur est la recherche de l’amour dans un corps queer.

Avant le nouvel album, Christine and the Queens s’est réinventé sous le nouvel alias Redcar, en utilisant désormais le pronom il. Dans les chansons, vous entendez souvent un désir sortir d’un corps qui vous retient. Le beau ‘Mémoire des ailes’ raconte être coincé et piégé tout en se souvenant d’un moment où vous ne l’étiez pas, ou peut-être sur le point de vous libérer.

Grâce à son synthpop stylé Christine and the Queens a réussi à briser la barrière de la langue et à se développer bien au-delà des frontières de la France. Et vous n’avez pas besoin de connaître le français pour comprendre ce qu’est « Rien dire ». C’est une chanson d’amour céleste et Redcar fait plus que livrer vocalement avec sa voix angélique mais puissante.

Looking for Love est une bombe des années 80 mettant en vedette Christine et le sens mélodique breveté de la reine. Et quand il s’en tient à cette belle pop flirtant avec la musique classique, il est à son meilleur.

Mais malheureusement il y en a trop de flous, des compositions floues et dures avec des éléments rock datés et des paroles également surchargées de langage symbolique. Redcar arrive sur les orteils, mais un album concept de cinquante minutes qui repousse trop souvent les limites est bien mâché. Cependant, peut-être devrait-on simplement faire l’expérience de ce travail à l’opéra.

Marin Jordan

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