Environ 40% de l’importante population catholique du pays ont voté pour l’un des trois candidats d’extrême droite au premier tour de l’élection présidentielle, selon les bureaux de vote du journal La Croix.
Il y en avait plus que dans l’ensemble du royaume, c’est pourquoi l’historien Sébastien Fath parle de « l’ombre de la droite ». Au second tour, 45 % des votes catholiques sont allés à la candidate de droite radicale la plus forte, Marine Le Pen.
Dans le même temps, 55 % ont voté pour le président sortant Emmanuel Macron.
Selon le magazine Réforme 65% des chrétiens protestants du pays avaient voté pour Macron, tandis que seulement 17% étaient favorables à Marine Le Pen.
La Fédération protestante française FPF, qui réunit 30 confessions et donc environ 3% des 68 millions d’habitants du pays, avait présenté une victoire de Le Pen comme une menace non seulement pour la liberté religieuse mais aussi pour le climat et la cohésion du pays.
Sébastien Fath, historien à Sorbonne Université, écrit dans Réforme sur le comportement électoral chrétien au lendemain de l’élection présidentielle, qui, selon lui, « a révélé une France polarisée marquée par les victoires continues de l’extrême droite ».
« Une France partagée entre voter respectivement pour Macron et Le Pen, mais aussi entre les grandes villes (clairement pour Macron) et les petites villes et les zones rurales (avec une majorité pour Le Pen), estime-t-il.
Sébastien Fath la décrit comme « l’ombre de la droite qui grandit chez les catholiques » où Marine Le Pen a voté 7% de plus au second tour de l’élection présidentielle qu’à la présidentielle de 2017.
Mené une enquête Les journaux La Croix et Le Pèlerin montrent que 65 % des protestants ont voté pour Emmanuel Marcon au second tour, bien au-dessus de l’électeur moyen. Le pourcentage qui a voté pour lui au second tour par rapport au premier a également augmenté depuis 2017.
De plus, moins de protestants ont voté pour Marine Le Pen cette année qu’en 2017. Cela contraste fortement avec l’ensemble du pays, où le soutien en sa faveur a augmenté.
À peu près le même nombre de protestants qu’en 2017, environ 16 %, ont voté pour le candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon.
Les évangéliques représentent 54 pour cent protestants, 30 pour cent luthériens et réformés. Avec la montée des évangéliques parmi les protestants de France, Sébastien Fath pense qu’on aurait pu penser que plus de gens auraient voté pour Marine Le Pen.
Mais ensuite vous oubliez, pense-t-il, que les évangéliques d’aujourd’hui sont en grande partie des citadins avec des priorités urbaines.
« Les électeurs de ces églises sont souvent conservateurs sur l’éthique familiale, mais progressistes sur la justice sociale et pas du tout réceptifs au discours xénophobe », observe Sébastien Fath.
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