Titre: Les sources
Auteur: Marie-Hélène Lafon
Titre original: Les Sources
Traducteur: Anna Säflund-Orstadius
Les sources se concentrent sur trois chronologies et trois membres de la famille. Dans les années 1960, la mère épouse le grand agriculteur, un homme violent, et donne naissance coup sur coup à trois enfants avant de se stériliser. Il s’agit de se sentir inutile, de cacher ses blessures, mais surtout d’avoir toujours, toujours peur. Lafon décrit la vie de sa jeune mère de l’intérieur et du côté à la fois, dans un langage qui ne vacille pas mais qui peine à respirer tellement ça fait mal d’être violée, de recevoir des coups de pied, d’essayer de protéger les enfants. un jour, ça ne fonctionne plus et elle dit qu’elle n’y retournera pas.
Le deuxième chapitre décrit l’existence décroissante du père, et bien qu’il ne soit pas pleinement conscient des conséquences de ses actes et pense que les temps ne sont pas propices, c’est aussi l’histoire dans laquelle il est le dernier à s’occuper de la ferme, après avoir travaillé en vain, la solitude. Et la toute dernière partie est la fille adulte, qui visite aujourd’hui elle-même les sources, l’endroit où ses frères et sœurs et sa mère ont été enchaînés pendant quelques années.
C’est un livre mince, et peut-être que la plus grande réussite de Lafon est avec la première partie, l’histoire de la mère, dans laquelle le langage semble allier horreur et patience. En même temps, il est plus difficile de raconter l’histoire du père, un homme qui ne peut parler à personne, surtout à ses enfants. Mais Lafon parvient toujours à accéder à la solitude et aux insuffisances des gens, aux jours qui passent jusqu’à ce que tout soit fini.
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