Plus que dans n’importe quel autre pays, les jeunes Danois, femmes et hommes, peuvent obtenir l’emploi de leurs rêves, alors que le revenu parental et le niveau d’éducation sont moindres qui leur barrent la route.
C’est d’une importance capitale, dans la mesure où le capital humain correctement déployé détermine de plus en plus la productivité de l’économie.
Si la France et l’Allemagne atteignent le niveau de mobilité sociale du Danemark, cela équivaudrait à une croissance plus élevée du PIB de 120 à 180 milliards de dollars sur une décennie. Pour la Grande-Bretagne, dont la société est encore plus cohésive, le PIB pourrait augmenter d’un pour cent de plus par an si les barrières étaient supprimées.
En Italie, en Pologne et en Espagne, où les possibilités de promotion des femmes sont plus limitées que dans de nombreux autres pays de l’UE, le PIB augmentera encore plus rapidement.
La politique de l’UE a échoué
Cela ressort d’un rapport sur la mobilité sociale dans le monde, publié par le Forum économique mondial. L’importance économique d’une forte mobilité sociale constitue également un élément de réflexion dans une nouvelle perspective rapport par les syndicats au sein de la Commission de la productivité industrielle.
Le rapport montre que les politiques européennes visant à accroître la productivité ont échoué au cours des dernières décennies. Les objectifs hautement prioritaires et ambitieux n’ont pas été atteints.
L’écart entre les pays les plus riches de l’UE et les États-Unis s’est considérablement creusé. La mobilité des travailleurs des pays les plus pauvres de l’UE tend à conduire à une fuite des cerveaux et à une sous-utilisation des compétences dans les pays vers lesquels se produit la migration.
Aucun pays n’a accru la mobilité sociale en augmentant les inégalités de revenus. D’autre part.
L’une des principales explications de cet échec politique est que l’on a trop insisté sur la baisse des impôts, la marchandisation universelle, l’augmentation des inégalités de revenus et la faiblesse des syndicats.
Le projecteur doit donc être redirigé.
Nous pensons que quatre problèmes sous-discutés sont un État de droit faible, une démocratie érodée, des niveaux élevés de corruption et une administration publique inefficace.
Nous pensons également que les politiques de l’UE – et de la Suède – devraient se concentrer beaucoup plus clairement et nettement sur l’augmentation de la mobilité sociale. Dans ce cas également, les solutions standards mentionnées ci-dessus ont échoué.
Les différences croissantes réduisent la mobilité
Une nouvelle réflexion est donc également nécessaire dans ce domaine. Et c’est ce que nous avons pu observer dans le débat international sur la recherche ces dernières années.
Aucun pays n’a accru la mobilité sociale en augmentant les inégalités de revenus. D’autre part.
Les politiques qui limitent les écarts et créent une société inclusive – fondée sur la redistribution, le bien-être général, des conditions de travail décentes et une concentration réduite des richesses – contribuent à une plus grande mobilité sociale et donc à une productivité plus élevée.
Pour la Suède (et l’UE) – et notamment pour les syndicats – cela signifie qu’il existe un énorme fossé qui doit être comblé par une politique cohérente visant une plus grande mobilité sociale et une plus grande productivité.
Une mobilité encore faible
La mobilité du Danemark devrait également être possible en Suède. Comment pouvons-nous y arriver?
Enfin, il convient de souligner que le niveau de mobilité sociale, unique au monde, au Danemark – et dans les autres pays nordiques – ne doit en aucun cas faire oublier que le niveau réel de mobilité peut encore être qualifié de faible.
Compte tenu de la richesse, des générations multiples et du réseau familial plus large, il faut non pas un couple mais plusieurs générations pour passer du groupe aux revenus relatifs faibles au groupe aux salaires suédois moyens.
Le ciment social est évident – et difficile. C’est moralement déraisonnable et économiquement imprudent.
Dan Andersson et Daniel Lind
« Praticien dévoué de la culture pop. Créateur indépendant. Pionnier professionnel des médias sociaux. »