Comment gouverner un pays avec 246 fromages différents ? Charles de Gaulle l’a dit un jour. Aujourd’hui, il aurait pu dire : Comment gérez-vous un pays avec 28 types différents de candidats présidentiels ? 28 peut ne pas sembler beaucoup, mais cela ressemble à 246. Au moins.
Le journal Le Monde a compilé les candidats à l’élection présidentielle française du 10 avril, et le total ne sera que de 28. Et puis 16 autres sont tombés pendant le voyage. Et puis de nouvelles choses sont ajoutées à intervalles réguliers. La liste ne comporte pas non plus le candidat le plus évident de tous : le président Emmanuel Macron. Il n’a pas encore dit qu’il courrait, mais tout le monde s’y attendait.
La flore candidate est la plus riche à gauche. Il y a plusieurs catégories ici. L’extrême gauche, et là les partis s’appellent « La Révolution Constante ». L’extrême gauche est tellement extrême que même les communistes n’y rentrent pas. Votre candidat, Fabien Roussel, sera inclus dans la catégorie à la place gauche radicale. Il y a aussi Jean-Luc Mélenchon. Il a remporté les élections en 2017 mais fait maintenant la moitié de sa taille et semble agacé que le candidat communiste ne veuille pas se tenir derrière lui. C’est le problème de la gauche. Personne ne veut être derrière quelqu’un d’autre, tout le monde veut être à l’avant-garde.
Nous le trouvons plus près du centre gauche modérée. Il s’agit d’Anne Hidalgo du Parti socialiste, maire de Paris. L’association avec Paris ne lui donne aucun vent contraire, au contraire, et elle n’arrive pas non plus à y remplir les salles. Il n’a pas non plus exonéré les socialistes de l’énorme perte du parti en 2017. Au contraire, il n’en compte actuellement qu’environ 3,5%. C’est terriblement bas.
Christiane Taubira – une ancienne ministre de la justice fortement engagée sur les questions des minorités – a également été poussée dans la gauche modérée pendant une semaine. Elle est arrivée – et a contourné Hidalgo. Et comme si cela ne suffisait pas, l’ancien président François Hollande a également fait une apparition cette semaine. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait pensé à courir, il a répondu de manière énigmatique Rien n’empêche un ancien président de se présenter aux élections. Hidalgo, elle, garde bonne mine et commente avec le camarade du parti Hollande, qui est une personne pleine d’humour. Mais elle semble pouvoir résister au rire.
En tête à droite, c’est moins fréquenté, mais plein de surprises. L’Assemblée nationale Marine Le Pen s’efforce de se présenter comme un homme d’État équilibré et est alors attaquée par la droite. C’est le parvenu Eric Zemmour, écrivain polémique et personnalité de la télévision, qui pense avoir perdu la tête et ne plus défendre la France. Le Monde place Le Pen et Zemmour dans la catégorie extrême droite, avec quatre autres, mais ils sont loin derrière.
Zemmour est souvent comparé à Donald Trump. Cela en dit probablement plus sur notre besoin de comparaison que sur Zemmour. Il veut peut-être redonner à la France sa grandeur, mais il est élitiste d’une manière qui le fait paraître incapable d’attirer les masses. Et tandis que Le Pen saigne des votes pour lui, il semble avoir stagné maintenant. Mais pendant un moment, il était encore plus grand que Le Pen.
Mais dans la catégorie À droite De haut en bas il y a au moins une personne : Valérie Pécresse, la candidate républicaine.
Elle perd aussi pas mal face à Zemmour, mais paradoxalement, son succès peut aussi aider Pécresse. Cela dépend de la manière dont l’élection présidentielle est organisée. Si aucun candidat n’obtient sa propre majorité au premier tour, un second tour a lieu. Seuls les deux qui ont reçu le plus de voix au premier tour participent. Avant que Zemmour ne se présente, Le Pen est apparu une seconde incontestée au premier tour et avancera probablement au deuxième tour. Mais maintenant que Zemmour laisse tomber Le Pen, les chances de Pécresses de continuer augmentent. Grâce à Zemmour, Pécresse et Le Pen sont à peu près égaux en mesures, partageant la deuxième place derrière Macron. Le consensus général est que Pécresse aurait plus de chances de battre Macron que Le Pen en huitièmes de finale. Mais le consensus général est que Macron finira par gagner. S’il court maintenant. Mais que savez-vous, dans un pays qui compte 246 sortes de fromages, rien n’est acquis.
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