DÉBAT
DÉBAT. Il est important d’investir dans des technologies de défense innovantes pour conserver une avance technologique face à des pays agressifs comme la Russie et la Chine. Mais peu importe si nous disposons des meilleures capacités techniques au monde si nous n’investissons pas simultanément dans du personnel et des équipements de base, écrivent Jörgen Berglund et Mats Green (M).
Ceci est un article de discussion. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur.
En tant que membre de l’alliance de défense de l’OTAN, la Suède doit être un partenaire loyal, tourné vers l’avenir et engagé.
Le gouvernement a récemment fourni une preuve supplémentaire de cette doctrine en annonçant que la Suède contribuerait financièrement et s’engagerait au Conseil de l’innovation de l’OTAN. Ce fonds permet des investissements directs pour les petites start-up qui souhaitent contribuer au secteur de la défense avec de nouvelles technologies pouvant en même temps être utilisées dans la vie civile.
Cette nouvelle constitue une bonne opportunité pour les entreprises suédoises qui souhaitent contribuer aux capacités collectives de défense et d’innovation de la Suède. Jusqu’à présent, trop peu a été fait dans ce domaine. Contrairement à l’ordre de la Guerre froide, c’est aujourd’hui le secteur privé qui finance 70 % des subventions à la recherche en Suède. Néanmoins, pendant longtemps, ces fonds n’ont pas été utilisés pour protéger la Suède de diverses menaces.
Il est important d’investir dans les nouvelles technologies pour conserver une avance technologique face à des pays agressifs comme la Russie et la Chine.
Cette initiative doit être considérée dans une perspective plus large. Outre l’initiative d’innovation présentée dans le secteur de la défense, il est prévu de doter l’OTAN de centres d’essais en Suède et de participer davantage aux travaux d’innovation de l’UE. Ces réformes aideront la Suède à adapter ses capacités de défense et son innovation au champ de bataille moderne.
Il est important d’investir dans les nouvelles technologies pour conserver une avance technologique face à des pays agressifs comme la Russie et la Chine. Cela s’appuie également sur nos capacités déjà solides. Dans le même temps, la guerre en Ukraine nous rappelle que de grandes quantités de personnel et de matériel sont nécessaires pour soutenir une guerre.
Ces capacités sont proches de celles de la Russie en termes d’époque, de doctrine et de tradition. Les investissements dans la « baseplate », c’est-à-dire l’approvisionnement en personnel et en matériaux de masse, doivent constituer une part tout aussi importante des futurs investissements de défense. Peu importe que nous disposions de l’un des systèmes d’artillerie ou des cybercapacités les plus avancés au monde si les soldats qui les utilisent n’ont pas de loyer ni de vie de famille en plus de servir dans les forces armées. Les investissements dans la plaque de base et les nouvelles technologies doivent donc aller de pair.
En Ukraine, nous voyons la Russie utiliser de grandes quantités d’obus et de soldats pour frapper des cibles ukrainiennes sur le champ de bataille. Dans le même temps, ce sont les nouvelles technologies, par exemple grâce aux drones comme l’Oran-10, qui trouvent les cibles de l’artillerie. Les puissants systèmes de brouillage russes affectent la capacité de communication des forces armées ukrainiennes au front. Le tableau de la menace est donc divisé en deux parties :
Pour que la Suède puisse faire face à cette réalité et aux menaces futures, il est juste que le gouvernement investisse à la fois dans les fondations et dans les technologies nouvellement développées. Nous devons veiller à ce que ceux qui utilisent nos systèmes d’artillerie de haute technologie disposent non seulement d’une bonne connectivité, mais aussi de suffisamment de garanties pour tirer, d’un bon équipement personnel pour travailler et de bons avantages supplémentaires qui leur donnent envie de servir longtemps.
Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais le gouvernement prend des mesures claires dans la bonne direction.
Jörgen BerglundDéputé, Commission de la Défense (M)
Vert matDéputé, commission des affaires économiques (M)
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