L’objectif de la visite était de « renforcer et promouvoir les relations de longue date, larges et excellentes entre la Suède et la France ». L’idée était également de stimuler la coopération dans le domaine « de l’innovation et de la transition verte, ainsi que de la défense et de la sécurité dans les environs immédiats ». C’est précisément cette dernière question, la sécurité dans les environs immédiats, qui a contraint la France à retirer son offre, et le gouvernement français a déclaré que le risque d’attentats terroristes était désormais le plus élevé.
C’était fermé Jeudi dernier, l’enseignant Dominique Bernard a été enterré à Arras. Il était la plus jeune victime française du terrorisme islamiste. Bernard a été assassiné dans l’exercice de ses fonctions parce qu’il était professeur de français.
Plusieurs ont été grièvement blessés. Bernard est mort. C’est aussi ce vendredi que le Hamas a appelé les musulmans à manifester leur colère en soutien aux Palestiniens.
Et lundi, cela fera trois ans qu’un autre professeur de français a été victime d’attentats terroristes : Samuel Paty, assassiné parce qu’il exerçait son métier d’enseignant sur la liberté d’expression.
Lundi, c’est aussi le jour où deux Suédois ont été abattus par un terroriste à Bruxelles, apparemment simplement parce qu’ils étaient Suédois. L’acte a également attiré beaucoup d’attention en France, et même le modèle de gestion suédois a été discuté dans les médias français, qui ont essayé de comprendre comment il est possible que même le Premier ministre suédois ne puisse pas arrêter les brûlages du Coran qui mettent en danger la sécurité du royaume et risquent les actes terroristes se multiplient.
Tant à Arras qu’à Bruxelles, les terroristes auraient été expulsés parce qu’ils représentaient une menace pour la sécurité, mais pour diverses raisons, ils ont quand même pu rester. Rien qu’en France, 5 800 personnes figurent sur la liste des terroristes potentiels du ministère de l’Intérieur.
La situation sécuritaire devient encore plus difficile des manifestations qui ont eu lieu après les attentats terroristes du Hamas en Israël et la guerre à Gaza, même si le ministre français de l’Intérieur a tenté de les arrêter. Quelques heures seulement après les obsèques de l’enseignant assassiné à Arras, des centaines de manifestants se sont rassemblés place de la République à Paris. Là, ils ont crié « Allah Akbar », Dieu est plus grand. Cela se répandit comme un frisson à travers la France. Ce sont les mêmes mots que crient les terroristes. Même s’il ne s’agissait pas cette fois d’un attentat terroriste mais d’une manifestation, le message était clair : « Dieu est plus grand », proclamait-il sur la place laïque de la République.
Cette semaine sombre montre à quel point la France et la Suède sont similaires dans leur vulnérabilité. Malgré de nombreuses différences, il existe de grandes similitudes entre nos pays : la position forte de la liberté d’expression. Le désir de s’accrocher à une société laïque. Une immigration massive et la conviction optimiste que les personnes qui viennent dans nos pays souscriront naturellement aux idéaux qui s’appliquent ici. Un optimisme qui semble aujourd’hui céder et le débat porte plutôt sur la difficulté d’unir différentes cultures.
Mais aussi sur les risques qu’entraîne l’absence de contrôle aux frontières et sur le fait que la France et la Suède recourent à des moyens de plus en plus efficaces pour accroître la sécurité intérieure. La relation avec le monde arabe pèse également sur tout : la France et la Suède ne sont plus seulement considérées comme des amies du monde arabe, mais de plus en plus comme ses ennemis.
Il existe une plaisanterie noire qui dit : « Un conservateur est un libéral qui a été volé. » La France et la Suède apparaissent aujourd’hui comme ces gens volés. Où la liberté comme idéal devait céder la place à la sécurité.
En fin de compte, c’est leur optimisme qui a été enlevé aux pays. Et une fois la visite d’État française terminée, on peut probablement s’attendre à ce que la coopération en matière de sécurité dans la région immédiate reste à l’ordre du jour.
Katarina Barrling
« Praticien dévoué de la culture pop. Créateur indépendant. Pionnier professionnel des médias sociaux. »