L’Iran ferme un institut de recherche français sur les caricatures de Charlie Hebdo

Le 4 janvier, le magazine satirique français Charlie Hebdo a publié plusieurs caricatures de l’ayatollah Khamenei. Les dessins avaient été envoyés du monde entier après le lancement d’un concours dans lequel les participants étaient invités à envoyer leurs caricatures les plus folles du dirigeant iranien. Ceci est destiné à soutenir tous ceux qui protestent contre le régime. Environ 600 contributions du monde entier ont été reçues, dont une cinquantaine ont maintenant été publiées.

– Mais tous ceux qui ont contribué ont gagné une place en Enfer, plaisante le rédacteur en chef Gérard Biard.

Peu de temps après la publication du numéro, les responsables du régime iranien ont annoncé qu’ils prendraient des mesures et demanderaient des comptes au gouvernement français.

– C’est typique d’une dictature. Que les gens pensent que le gouvernement décide de ce que doivent faire les médias, dit Gérard Biard.

Charlie Hebdo est considéré par beaucoup comme un bastion de la liberté d’expression, mais le magazine a également été critiqué pour avoir reproduit des stéréotypes racistes et être inutilement provocateur, même selon les normes françaises. Mais la satire doit évoquer l’émotion chez la personne qu’elle affecte, dit Biard.

– Nous nous inscrivons dans une tradition satirique française qui remonte à la Révolution française. Si vous repensez à la maladresse des caricatures faites par les catholiques, par exemple, au début du 20e siècle, elles seraient totalement inédites même dans notre pays aujourd’hui.

« Je veux mourir dans une démocratie »

Le 7 janvier, exactement huit ans se sont écoulés depuis que Charlie Hebdo a été victime d’un attentat terroriste islamiste qui a tué 12 employés après avoir publié des caricatures du prophète Mahomet. Celui qui travaille aujourd’hui à Charlie Hebdo vit sous protection policière et siège dans un lieu secret.

Le rédacteur en chef Gérard Biard est donc bien conscient des risques des dessins animés, mais estime qu’ils en valent le prix. Il estime que la fermeture de Charlie Hebdo aurait donné des droits aux terroristes, aux criminels violents et aux islamistes.

– J’ai eu la chance d’être né dans une démocratie, de vivre dans une démocratie et je veux mourir dans une démocratie, dit-il.

Joël Reyer

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